MSc
Lucie Zgainski
Agroof
Master Montpellier SupAgro
zgainski[@]agroof.net
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre cursus ?
Mon cursus d’Ingénieur agronome à Montpellier SupAgro tourné vers la gestion des ressources, les systèmes agricoles et le développement, m’a permis d’appréhender les questions de production agricole dans toute leur complexité, en combinant les échelles d'analyse et en intégrant différentes disciplines : les sciences du milieu, l’agronomie et l'économie. L’agro-foresterie et l’agriculture de conservation sont des voies intéressantes pour la mise en place de systèmes agricoles durables qui permettent de faire face aux changements globaux dans l’agriculture. La dynamique de séquestration du carbone dans le sol est un sujet qui m’intéresse beaucoup. C’est pourquoi je me lance, dans le cadre de mon stage de fin d’étude, dans l’analyse technico-économique de systèmes agro-forestiers en grandes cultures avec Agroof pour étudier la viabilité de ces systèmes en régions Occitane et PACA.
Que signifie pour vous la séquestration du carbone dans les sols ?
Selon moi, il peut y avoir de la séquestration du carbone, c’est à dire du stockage de carbone, dans les sols et dans les arbres par exemple, via des pratiques telles que l’agro-foresterie et l’agriculture de conservation. Le stock de carbone dépend de différents facteurs : la restitution des résidus de culture au sol, du travail du sol mais aussi des conditions climatiques des espaces cultivés.
Quel est le sujet de votre stage de master?
Dans le cadre de mon stage de fin d’étude, j’étudie les performances technico-économiques des exploitations agroforestières en grandes cultures en régions Occitanie et Provence-Alpes Côte d’Azur. Pour cela je réalise des enquêtes chez les agriculteurs afin d’étudier le fonctionnement de l’exploitation, le système de production, les conduites techniques sur les différentes cultures et le modèle agroforestier. Après avoir caractérisé le fonctionnement technique des exploitations en agroforesterie et grandes cultures, une analyse économique sera réalisée par exploitation via le modèle FarmSAFE..
Joséphine Hazera
SELMET, CIRAD
MSc Internship, Agrosup Dijon
josephinehazera[@]hotmail.fr
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre cursus ?
Je m’appelle Joséphine Hazera et je suis en 2ème année d’école d’ingénieur agronome à Agrosup Dijon (Institut national supérieure des sciences agronomiques, de l’alimentation et de l’environnement). J’ai choisi ce cursus et ce stage sur la séquestration du carbone dans le sol car les questions liées au développement durable et au changement climatique m’ont toujours intéressée et parce-que l’agriculture est, selon moi, un domaine où ces enjeux sont particulièrement source d’innovation.
En ce moment je devrais être à Dakar mais la situation sanitaire actuelle en a décidé autrement. Je continue donc mon stage en télétravail depuis chez moi. L’année prochaine je débuterai ma spécialisation de dernière année en Ressources, Données, Diagnostics, Changements climatiques. J’espère que mon stage de fin d’étude me donnera l’occasion de visiter l’Afrique et de travailler de nouveau sur ces problématiques. J’envisage aussi la possibilité de faire une thèse dans ces domaines-là après ma troisième année.
Que signifie pour vous la séquestration du carbone?
La séquestration de carbone par les sols correspond, pour moi, à un service écosystémique rendu non seulement aux agriculteurs mais aussi, et surtout, à l’ensemble de la population mondiale. En effet, quand j’entends ces mots, je pense en premier lieu au piégeage du CO2 atmosphérique et à l’atténuation du changement climatique qui en découle. Cette atténuation, devenue aujourd’hui une préoccupation mondiale, étant d’autant plus nécessaire que ce changement climatique risque de mettre en danger la production agricole et donc la sécurité alimentaire de nombreux pays. La séquestration de carbone dans les sols agricoles a donc, selon moi, deux avantages complémentaires qui justifient l’intérêt qu’on lui porte aujourd’hui : l’amélioration de la fertilité des sols et donc de leur production à court terme ainsi qu’une sécurisation, à plus long terme, de leur productivité en empêchant un dérèglement climatique trop important.
Quels sont les questions qui seront traitées dans votre master ?
Ce stage s’inscrit dans le WP3 : « Les leviers socio-économiques, politiques et environnementaux pour la séquestration à long-terme du carbone dans le sol à l’échelle du territoire » du projet DSCATT. En effet, l’objectif est de déterminer les pratiques agricoles, notamment celles liées à l’élevage, qui favorisent la séquestration de carbone dans les sols de systèmes agro-sylvo-pastoraux d’Afrique de l’Ouest. Pour cela, je suis encadrée par Hugo Valls-Fox (CIRAD, UMR SELMET) et Myriam Grillot (INRAE, UMR AGIR) pour adapter le modèle TERROIR (Grillot et al., 2018b, 2018a), qui décrit les flux azotés au sein de ces systèmes, à l’étude des flux de carbone et de son stockage dans les sols. Une fois opérationnel, ce modèle multi-agent permettra de tester l’impact de différentes pratiques liées à l’intégration agriculture-élevage sur la dynamique de séquestration de carbone dans les sols de ces régions. Ce travail entre donc, plus précisément, dans la tâche 1 du WP3 : « Inventaire et simulation des flux de carbone et de nutriment à l’échelle du paysage dans les sites d’étude d’Afrique Sub-saharienne ».
Fiona Guerendel
AGROOF
MsC University of Bordeaux
guerendel[@]agroof.net
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre cursus ?
Je m’appelle Fiona, j’ai 23 ans. Après un bac mention S au lycée Stendhal de Milan, j’ai effectué une licence de biologie à l’Université de Bordeaux, pendant laquelle je me suis spécialisée en Organismes et écosystèmes en troisième année. J’ai commencé à m’intéresser à l’agriculture et à l’agroécologie en 2e année de licence, au sein d’une UE optionnelle qui traitait du lien entre sciences et société. Suite à cette licence, j’ai intégré le master BEE “Biodiversité, Ecologie, Evolution” de l’Université de Bordeaux. Ce master a pour particularité d’être en partenariat avec l’école d’agronomie Bordeaux Sciences Agro, j’ai donc pu rejoindre la 3e année de spécialisation AGROGER “Agroécologie et Gestion des Ressources Agricoles” pour ma deuxième année de master. Je suis maintenant en stage de fin d’études au sein de la SCOP AGROOF sur le projet DSCATT.
Que signifie pour vous la séquestration du carbone?
Dans un contexte de dérèglement climatique, il est plus que nécessaire de recourir à une agriculture qui repose sur le stockage du carbone dans les sols, mais aussi dans la biomasse végétale. Les sols français sont très pauvres en matière organique, il est donc primordial d’augmenter le stockage de carbone dans les sols via une augmentation de la MO pour ainsi augmenter la productivité, ainsi que l’efficacité de l’utilisation des ressources hydriques et minérales. Le tout, en assurant bien évidemment un maintien des atouts financiers et sociaux liés au métier d’agriculteur.
Quels sont les questions qui seront traitées dans votre master ?
Je vais effectuer un travail d’enquête auprès des agriculteurs en grandes cultures pour voir quelles sont leurs perceptions sur la qualité de leurs sols au sein de leurs pratiques agricoles, ainsi que la faisabilité de pratiques d’agroforesterie et d’agriculture de conservation.
Oliver Foster
the Sorbonne Institute of Development Studies (IEDES)
GREEN
MsC Agricultural Development / Economic Policies
o.f.c.foster[@]gmail.com
Modèle conceptuel et séquestration du carbone dans les sols
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre cursus ?
Je m'appelle Oliver Foster et je suis actuellement étudiant en master (M2) "Développement agricole et politiques économiques" à l'Institut d'études du développement de la Sorbonne (IEDES) à Paris, France. Jusqu'à présent, je me suis surtout concentré sur les questions de développement international, mais je me suis récemment réorienté vers le développement agricole. Je suis titulaire d'une licence en relations internationales et d'un master en développement de l'Amérique latine. Dans le cadre de ce master, j'ai rédigé mon mémoire sur le thème du développementalisme extractiviste post-conflit en Colombie et ses implications pour le processus de paix dans une perspective de type politico-écologique / géographie critique. Étant donné la place centrale qu'occupent les dynamiques agraires et rurales dans la génération de ces conflits socio-environnementaux, j'ai cherché à me spécialiser dans les questions liées à l'agriculture.
Que signifie pour vous la séquestration du carbone?
Je me suis intéressé aux marchés des crédits carbone et à leurs impacts potentiellement négatifs pour les communautés locales - notamment à travers les phénomènes d'accaparement des terres. En tant que tel, outre ses vertus potentielles d'atténuation du changement climatique et pour la fertilité des sols, le piégeage du carbone dans les sols soulève immédiatement des problèmes de justice socio-environnementale. Ainsi, au-delà des simples dimensions biophysiques de la question, le piégeage du carbone a des implications politiques, sociales, économiques et culturelles importantes au niveau local et doit être à la fois compris et pris en compte afin d'éviter les conflits tout en exploitant et en tirant le meilleur parti de ses co-bénéfices.
Quels sont les questions qui seront traitées dans votre master ?
Compte tenu de la situation sanitaire actuelle et la limitation des déplacements à l'étranger, mes questions ont été réorientées et touchent maintenant les aspects discursifs de la séquestration du carbone. Plus précisément, je cherche à mettre en évidence les éventuels chevauchements entre les écoles de pensée véhiculées dans la littérature sur la séquestration du carbone au Zimbabwe et évaluer leur compatibilité.
Yannick Diop
RESAD
MsC Ressources, Systèmes Agricoles et Développement
nickdiop[@]gmail.com
Modèle conceptuel et séquestration du carbone dans les sols
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre cursus ?
Je m'appelle Yannick DIOP, je suis Sénégalais. Je suis à ma dernière année de master en science et technologie de l'agriculture, de l'alimentation et de l'environnement et plus précisément le parcours Ressources, Systèmes Agricoles et Développement (RESAD) à l'Institut des Régions Chaudes de Montpellier Supagro.
Que signifie pour vous la séquestration du carbone?
La séquestration du carbone pour moi c'est nourrir le monde, nourrir le sol et atténuer le changement climatique. En stockant du carbone à long terme dans le sol, les propriétés physiques, chimiques et biologiques du sol sont améliorées, ce qui peut entraîner une augmentation de la productivité des cultures. Stocker du carbone dans le sol permet aussi de réduire le flux de CO2 dans l'atmosphère et à la longue atténuer le changement climatique.
Quels sont les questions qui seront traitées dans votre master ?
Mon stage s'inscrit dans le WP4 du projet et sera focalisé sur la zone de Niakhar (Sénégal). Il consiste à formaliser les différentes représentations individuelles que se font les acteurs du projet, pour comprendre les articulations possibles entre leurs différentes postures, sur les questions de séquestration du carbone dans les sols agricoles.
Lauréne Brun-Berger
Institut Agro Montpellier
AIDA, CIRAD
MsC
laurene.brun-berger[@]supagro.fr
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre cursus ?
Je m'appelle Laurène Brun Berger. Je suis étudiante à l'Institut Agro, une école d'ingénieurs agricoles à Montpellier (France). Après avoir travaillé dans une équipe de conseil technique et de développement rural dans le domaine de l'agroécologie au Brésil et au Togo pendant mon année de césure, j'ai choisi de me spécialiser dans les systèmes agricoles et le développement rural pendant ma dernière année de master. Je fais mon stage de fin d'études au CIRAD dans l'unité AIDA - agroécologie et durabilité des cultures annuelles.
Que signifie pour vous la séquestration du carbone?
À mon avis, la séquestration du carbone dans le sol est un moyen d'atténuer le changement climatique en stockant le carbone dans le sol, tout en assurant la sécurité alimentaire des petits exploitants et la préservation des ressources naturelles.
Quels sont les questions qui seront traitées dans votre master ?
Le stage initial consistait à identifier la dynamique agraire actuelle et ses principaux déterminants (facteurs de production, capital, travail, fertilité des sols, biomasse et flux monétaires) afin d'identifier les règles de décision pour la gestion de leurs ressources dans le district de Murehwa, au Zimbabwe.
En raison de la situation sanitaire, le stage initial a été modifié. Mon stage consiste donc maintenant à mettre à jour la typologie existante des exploitations agricoles en fonction de leurs caractéristiques et de leur dotation en ressources, en utilisant les données d'une enquête auprès des ménages et une modélisation bio-économique pour identifier les pratiques et systèmes alternatifs qui permettent de trouver des compromis et des synergies entre la productivité, le revenu agricole et la séquestration du carbone au niveau de l'exploitation (WP2).
Doctorants
Loréne Siegwart
UMR ECO&SOLS
PhD Supagro Montpellier
lorene.siegwart[@]supagro.fr
Des racines et du carbone dans les sols
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre cursus ?
Après 2 ans de prépa BCPST (Biologie, Chimie, Physique, Sciences de la Terre) à Paris, j'ai intégré l'institut national d'études supérieures agronomiques (Montpellier Supagro) pour me spécialiser, avec un cursus de 3 ans et une année de césure, dans les sciences du sol des systèmes agricoles. C'est au cours de mon stage de fin d'études avec l'INRA sur l'impact des pratiques agricoles sur la séquestration de carbone que s'est confirmé mon choix de poursuivre mes études avec une thèse sur le thème du stockage de carbone dans le sol.
Quel est le sujet de votre thèse ?
La production de biomasse est un levier important pour augmenter l'apport de carbone aux sols et peut entraîner une séquestration à long terme, avec un rôle important des racines. Pour évaluer la contribution des racines y compris profondes sur le devenir du carbone et des éléments nutritifs associés à leur turnover, ma thèse vise à étudier l'apport de biomasse racinaire, la vitesse de dégradation des racines, la stabilité du carbone dans le sol issu de cette décomposition, ainsi que l'impact de la rhizodéposition sur la respiration des microorganismes, et donc sur le cycle du carbone. Ce travail porte sur des systèmes racinaires de plantes annuelles et pérennes, comprend l’exploration d’horizons profonds de sols et des approches in situ dans deux zones climatiques et natures de sols contrastées : un parc agroforestier naturel ancien à Niakhar (Sénégal) et un système agroforestier "alley-cropping" récent à Mauguio (France).
Prosper Mataruse
Center For Applied Social Sciences
PhD University of Zimbabwe
prospa.tee[@]gmail.com
Dynamique sociale et carbone du sol
Je m'appelle Prosper Mataruse et je suis doctorant à l'université du Zimbabwe, je viens du Zimbabwe. J'ai une licence en sociologie et obtenu un master en écologie sociale à l'université du Zimbabwe. J'ai beaucoup d'expérience dans la recherche, notamment un stage de recherche de 6 mois au Centre des sciences sociales appliquées. J'ai participé à une évaluation finale du projet sur la pêche dans le Matebeleland Nord (août-octobre 2017). J'ai participé à des recherches sur l'agriculture climatiquement intelligente et l'agriculture de conservation (Hwedza et Murehwa) en avril 2016. J'ai également pris part à une enquête sur la chaîne de valeur des produits forestiers non ligneux en décembre 2015 et à un projet sur les revenus des ménages, la sécurité alimentaire et le changement climatique en octobre 2015.
Quel est le sujet de votre thèse ?
Le titre de ma thèse est "Promouvoir des systèmes agricoles socio-écologiques durables" : Une analyse des institutions régissant la gestion et l'utilisation du carbone des forêts pour améliorer la fertilité des sols". Mes recherches viseront principalement à établir l'état actuel et les menaces qui pèsent sur le fonctionnement des systèmes socio-écologiques de Murehwa, à identifier les institutions susceptibles de réponde à ces menaces sur les pratiques agricoles socio-écologiques, à identifier les stratégies employées par les communautés locales pour améliorer les systèmes agro-écologiques et à envisager un cadre socio-institutionnel qui crée un environnement propice aux systèmes agricoles pour plus de séquestration de carbone dans les sols. Pour cela, on cherchera à savoir comment les institutions influencent la dynamique des systèmes agro-écologiques et l'adoption de pratiques de séquestration du carbone.
Khardiatou Sadio
ISRA LNRPV - LMI IESOL
PhD University of Thiès, Senegal
khardiatousadio[@]gmail.com
Pratiques de fertilisation et séquestration du carbone dans des sols
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre cursus ?
Je m’appelle Khardiatou SADIO et je suis doctorante à l’université de Thiès, j’ai obtenu un master en gestion durable des agroécosystèmes horticoles dans le département des sciences naturelles de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). C’est en 2016 que j’ai intégré pour la première fois le monde de la recherche, j’ai effectué un stage de 6 mois au LNRPV sur le projet CORAF « externalités négatives liées aux apports produits organiques ». J’ai participé à des recherches sur la valorisation d’un résidu industriel de l’ICS (Industrie chimique du Sénégal) qui est le Shlamms (résidu du traitement phosphate naturel). J’ai également assuré le suivi d’une plateforme de compostage à Sangalkam dans le cadre du même projet (ICS) en vue de limiter la disponibilité des métaux lourds dans le Schlamms.
Que signifie pour vous la séquestration du carbone dans les sols ?
La première chose qui me vient en tête quand j’entends séquestration du carbone c’est plutôt l’effet majeur du carbone sur la santé du sol recouvrant la notion de durabilité : le maintien à long terme malgré les fluctuations de l’écosystème, la stabilité de la productivité agricole et la conservation des ressources (sol et eau). Pour moi la séquestration du carbone signifiait la capacité du sol à stocker du carbone. Une étude poussée de la littérature m’a permis de comprendre que la séquestration du C était au-delà de l’aspect stockage mais participait à une atténuation des gaz à effet de serre (C02, CH4 et N2O) dans l’atmosphère afin de lutter contre les changements climatiques. Donc, la séquestration, outre le stockage, prend en compte les émissions notamment de CH4 et N2O.
Quel est le sujet de votre thèse ?
Le titre de ma thèse est "Promouvoir des systèmes agricoles socio-écologiques durables" : Une analyse des institutions régissant la gestion et l'utilisation du carbone des forêts pour améliorer la fertilité des sols". Mes recherches viseront principalement à établir l'état actuel et les menaces qui pèsent sur le fonctionnement des systèmes socio-écologiques de Murehwa, à identifier les institutions susceptibles de réponde à ces menaces sur les pratiques agricoles socio-écologiques, à identifier les stratégies employées par les communautés locales pour améliorer les systèmes agro-écologiques et à envisager un cadre socio-institutionnel qui crée un environnement propice aux systèmes agricoles pour plus de séquestration de carbone dans les sols. Pour cela, on cherchera à savoir comment les institutions influencent la dynamique des systèmes agro-écologiques et l'adoption de pratiques de séquestration du carbone.
Armwell Shumba
Chemistry and Soil Research Institute (CSRI)
PhD University of Zimbabwe
armwellshumba123[@]gmail.com
Agriculture de conservation et séquestration du carbone dans les sols
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre cursus ?
Je m'appelle Armwell Shumba, chercheur en agriculture, spécialisé dans les sciences du sol et l'agronomie à l'Institut de recherche sur la chimie et les sols (CSRI), qui dépend du Département de la recherche et des services spécialisés (DRSS) depuis 2009. Je suis titulaire d'une licence et d'une maîtrise en science du sol de l'Université du Zimbabwe. Je me suis spécialisée dans la gestion intégrée de la fertilité des sols et la conservation de l’eau et des sols pendant mes études de maîtrise. Actuellement, je suis doctorant au département de science des cultures de la faculté d'agriculture de l'université du Zimbabwe.
Que signifie pour vous la séquestration du carbone?
Les mots qui me viennent immédiatement à l'esprit sont : changement climatique, réchauffement planétaire, émissions de gaz à effet de serre dans les sols, agriculture de conservation. En agriculture, la séquestration du carbone est le processus par lequel le carbone atmosphérique, sous forme de dioxyde de carbone, est transféré dans les sols sous une forme qui n'est pas immédiatement ou facilement réémise.
Quel est le sujet de votre thèse ?
L'agriculture de conservation (AC) est une pratique agroécologique respectueuse du climat qui a été largement promue pour réduire l'érosion des sols, restaurer la fertilité des sols et atténuer le changement climatique grâce à une meilleure séquestration du carbone organique du sol (SOC). Mon étude de doctorat vise à évaluer le potentiel d'atténuation du changement climatique de l'AC dans des conditions sub-humides au Zimbabwe par la quantification des émissions de gaz à effet de serre (GES) et la séquestration du carbone (stockage du carbone organique du sol). Par conséquent, l'étude cherche à déterminer les effets uniques et interactifs des différents piliers de l'AC (travail réduit du sol, couverture permanente du sol et rotations améliorées) sur les émissions de GES du sol et le stockage du SOC dans la couche arable et le sous-sol par rapport aux pratiques de l'agriculture conventionnelle (CT).
Arthur Scriban
CIRAD, SELMET
PhD ED GAIA
arthur.scriban[@]cirad.fr
Modéliser la séquestration du carbone dans les sols
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre cursus ?
Je suis doctorant au CIRAD depuis le 1er Octobre 2020, bientôt basé à Dakar pour ma thèse. Ingénieur agronome, je suis diplômé d’AgroParisTech, grande école spécialisée dans les sciences du vivant. J’ai une formation généraliste en agronomie et j’ai suivi une spécialité en économie agricole du développement et agriculture comparée. J’ai réalisé, pour mon stage de fin d’études, le diagnostic agraire de la région agricole de Meung, au nord-ouest du Laos. Il s’agit d’une analyse systémique, technique et économique d’une réalité agricole, pour laquelle j’ai passé cinq mois sur le terrain. Elle a abouti à l’émission de recommandations de développement et au lancement d’un projet de filière de transformation et d’exportation de thé biologique et équitable. J’ai par ailleurs travaillé sur un modèle spatialisé d’estimation de la teneur en carbone des sols à partir de données de télédétection lors d’un stage avec l’UMR EcoSys (INRAE, AgroParisTech, UPSaclay).
Que signifie pour vous la séquestration du carbone?
Au-delà de l’atténuation du changement climatique par l’accumulation du carbone dans les sols présente un potentiel important pour l’agriculture. Les matières organiques du sol sont un facteur central de sa fertilité physique et chimique. Augmenter leur quantité, c’est aussi permettre aux sols de nous fournir de nombreux services écosystémiques, qui dépassent l’augmentation de la résilience et de la valeur ajoutée de l’activité agricole. Les dynamiques du carbone dans les sols, c’est aussi un ensemble complexe de processus et d’interactions entre les différents composants des agroécosystèmes, dans et au-dessus des sols, ce qui en fait un magnifique objet d’études scientifiques.
Quel est le sujet de votre thèse ?
L’objet de ma thèse est d’identifier et de quantifier les flux de carbone qui ont lieu à l’échelle du territoire, afin d’évaluer les performances des systèmes agro-sylvo-pastoraux sahéliens en termes de séquestration de carbone. L’élevage de ruminants a une part cruciale dans ces processus : la mobilité des animaux et des troupeaux en fait le principal moteur des réorganisations spatiales de matière organique. De ce fait, une part importante de mon travail consistera à simuler ces déplacements, avec pour objectif d’aboutir à un modèle multi-agent des dynamiques de mobilité du bétail et d’échanges de carbone dans le système. Je travaillerai pour cela dans la zone de l’observatoire sénégalais population, santé et environnement de Niakhar, qui a l’avantage pour moi de présenter une certaine diversité de systèmes au regard de l’intégration agriculture-élevage. Une fois le modèle fonctionnel, je devrais pouvoir l’utiliser pour simuler et évaluer un certain nombre de scénarios, existants ou prospectifs, et à générer ainsi des résultats opérationnels qui pourraient être utilisés dans des recommandations de développement ou de politiques publiques par exemple.
Rumbidzai W. Nyawasha
University of Zimbabwe
PhD Plant Production Sciences and Technologies
rumbidzai.aiesec[@]gmail.com
Déterminants biophysique et socio-économique de la séquestration du carbone organique dans les sols
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre cursus ?
Je m'appelle Rumbidzai Nyawasha, pédologue, et je poursuis actuellement un doctorat à l'université du Zimbabwe dans le département des sciences et technologies de production végétale. J'ai obtenu une maîtrise en sciences du sol avec une spécialisation en qualité des sols à l'université de Wageningen. Je suis passionnée par l'amélioration de l'agriculture des petits exploitants pour la rendre plus productive et plus durable. J'ai eu la chance de travailler au TSBF-CIAT, à l'ICRISAT et à l'Université du Zimbabwe, où j'ai cherché des moyens d'améliorer la fertilité des sols et la productivité des cultures dans le cadre de systèmes de petites exploitations agricoles favorisant des pratiques de gestion de la fertilité des sols telles que l'agriculture de conservation, l'utilisation du fumier, l'incorporation de légumineuses et les technologies de collecte des eaux de pluie.
Que signifie pour vous la séquestration du carbone?
La séquestration du carbone dans les sols entraîne une augmentation des stocks de carbone organique dans le sol. Pour les petits exploitants agricoles d'Afrique subsaharienne, cela est essentiel pour l'adaptation au changement climatique. L'augmentation du carbone organique du sol améliore les propriétés biophysiques du sol, ce qui se traduit par une augmentation de la productivité du sol et un meilleur rendement des cultures. C'est un élément clé pour assurer la sécurité alimentaire de la région.
Quels sont les questions qui seront traitées dans votre doctorat ?
Ma thèse porte sur la séquestration du carbone à différentes échelles dans des conditions sub-humides au Zimbabwe. L'objectif est de comprendre les facteurs biophysiques et socio-économiques de la séquestration organique du sol au niveau de la parcelle, de la ferme et du village. L'étude examinera comment les changements à long terme des modes d'utilisation et de gestion des terres affectent la teneur en carbone organique du sol dans une zone de petites exploitations agricoles. Nous quantifierons la biomasse et les flux de nutriments entre les types de ménages et les unités de paysage, et nous établirons un lien entre le rendement des cultures, la fertilité des sols et les stocks de carbone organique du sol. Enfin, nous identifierons une combinaison de stratégies permettant de créer des synergies entre la productivité des cultures et le piégeage du carbone..
Post Doc
Soline Martin-Blangy
ECO&SOLS
Post Doc (2022-2023), INRAE
soline.martin-blangy[@]inrae.fr
Racines et séquestration carbone
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre cursus ?
J'ai suivi un cursus d'ingénieur agronome à Montpellier SupAgro, et je me suis spécialisée dans la recherche en écologie végétale au fil de mes stages et par un Master 2 à l'université de Montpellier. J'ai poursuivi ce parcours par une thèse en écologie et écophysiologie forestière dans l'UMR Silva à Nancy. Au cours de ma thèse, je me suis intéressée aux effets des interactions entre espèces d'arbres en peuplements mélangés sur l'acquisition de l'eau et l'interception de la lumière. En d'autres termes, je cherchais à voir si le fonctionnement d'un arbre est influencé par l'identité de ses voisins. Ce travail a été réalisé dans deux dispositifs expérimentaux distincts : un réseau de forêts naturelles matures dans le sud-est de la France et une jeune plantation expérimentale proche de Bordeaux.
Pouvez-vous nous décrire vos travaux dans le projet DSCATT ?
Mon travail de post-doctorat s'inscrit dans l'Action 1 et la tâche 1.3 du projet DSCATT. L'objectif principal est de pouvoir caractériser les racines des arbres afin d'évaluer leur contribution potentielle à la séquestration du carbone dans les sols des systèmes agroforestiers. Je travaille sur la plantation agro-forestière DIAMS à Mauguio, en France, avec les collègues de l'UMR Eco&Sols. Pour cela nous voulons évaluer l'effet de l'agroforesterie sur la biomasse racinaire, l'architecture et les traits fonctionnels des racines de robiniers (Robinia pseudoacacia) en comparant des arbres entre le système agroforestier et le témoin forestier à DIAMS.
Arthur Perrotton
UPR GREEN
Post Doc (2020-2021), CIRAD/IRD
arthurperrotton[@]hotmail.fr
Des modèles socio-écologiques et du carbone dans les sols
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre cursus ?
Je m'appelle Arthur Perrotton. Je suis un chercheur interdisciplinaire mêlant les sciences de l'environnement, l'anthropologie et la modélisation des systèmes socio-écologique. Au cours des 7 dernières années, j'ai mené des recherches participatives autour de problématiques socio-écologiques. Au Zimbabwe, j'ai animé la co-conception d'un jeu de rôle informatisé sur les pratiques agricoles et les conflits entre paysans et gestionnaires d'aires protégées. Au Sénégal, j'ai encadré l'identification collective de stratégies innovantes pour l'élaboration d'un plan stratégique de développement pour le département de Ranérou-Ferlo. Ces deux projets ont fait appel à des approches participatives et ont mobilisé divers outils pratiques (e.g. des modèles à base d'agents, des modèles conceptuels, des évaluations de la résilience), diverses méthodes (entretiens, questionnaires, discussions de groupe, ateliers collectifs) et divers cadre théorique (science post-normale, résilience, systèmes adaptatifs complexes). Je suis également formateur dans le cadre de l'école chercheur de modélisation d'accompagnement (ComMod).
Pouvez-vous nous décrire vos travaux dans le projet DSCATT ?
Mon travail s'inscrit dans le WP4 : "Co-conception et évaluation des meilleures pratiques agricoles pour la séquestration du carbone dans les sols". Plus précisément, je participerai à la co-conception de modèles à base d'agents, fondés sur les systèmes de connaissance des acteurs locaux et simulant leurs pratiques agricoles en relation avec la séquestration du carbone. J'explorerai et comparerai les systèmes de connaissance mobilisés dans les différents sites d'étude pour développer (i) des modèles à base d'agents permettant aux chercheurs et aux agriculteurs d'explorer des pratiques alternatives socialement acceptables améliorant la séquestration du carbone dans le sol et (ii) un méta-modèle permettant de décrire les points de vue des acteurs sur la séquestration du carbone dans les sols agricoles et de comparer ces visions à l'échelle du projet. Ce travail comprendra des ateliers multipartites en France, au Sénégal et au Zimbabwe.
Antoine Couëdel
INRAE/CIRAD AIDA
Post Doc - Soil plant modelling
antoine.couedel[@]cirad.fr
Modélisation des systèmes sol plante et séquestration du carbone dans les sols
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre cursus ?
Je suis post-doctorant spécialisé en production végétale durable et en agronomie systémique à différentes échelles (parcelle, système de culture, exploitation agricole). Je suis ingénieur agronome de formation (Bordeaux Sciences Agro) et j'ai réalisé ma thèse à l'université de Toulouse (INRAE, UMR AGIR). Durant ma thèse je me suis spécialisé sur les multi-services (cycle des éléments minéraux, bio-contrôle) engendrés par les mélanges de cultures intermédiaires de crucifères et de légumines. J'ai ensuite travaillé en tant que post-doctorant à l'Université du Nebraska où j'ai analysé les variations spatio-temporelles des performances des systèmes de culture dans différents bassins de production de blé, maïs et soja aux USA. Mes différentes expériences m'ont permis d'acquérir des compétences en expérimentations, enquêtes, modélisation et analyse de systèmes géographiques.
Quels sont vos objectifs dans le cadre du projet ? Qu'allez-vous faire ?
Je serai principalement impliqué dans la modélisation des cycles du carbone et de l'azote dans des systèmes de culture tropicaux pour évaluer les options d'atténuation au changement climatique (tâche liée au WP 1). Plus spécifiquement, j'utiliserai des expériences de long terme de sites pilotes pour évaluer le potentiel de l'agriculture de conservation pour soutenir une production durable tout en assurant le stockage du carbone dans différents scénarios d'itinéraires de culture. Pour atteindre cet objectif j’utiliserai la modélisation (paramétrisation du modèle STICS et inter-comparaison de modèles) pour simuler efficacement la croissance des plantes et les cycles du carbone et de l’azote dans différents systèmes de culture et climats. L’inter-comparaison de modèles sera réalisée en collaboration avec un groupe de modélisateurs internationaux (projet AgMIP) pour évaluer l’intérêt de regrouper les résultats de différents modèles dans l’identification de pistes d’amélioration. Je serais aussi potentiellement amené à intégrer les résultats de modélisation des systèmes de culture à l’échelle de l’exploitation agricole (WP 2)..
Chercheurs et conférenciers
Rémi Cardinael
UPR AIDA
CIRAD University of Zimbabwe
remi.cardinael[@]cirad.fr
Pratiques agricoles et carbone du sol
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre cursus ?
Je suis pédologue et agronome au CIRAD, actuellement basé à l'Université du Zimbabwe. Je suis titulaire d'un master en agronomie d'AgroParisTech, et d'un doctorat en sciences du sol de l'Université de Paris-Saclay. Je suis spécialiste de la dynamique des matières organiques du sol, des émissions de gaz à effet de serre et de l'atténuation du changement climatique dans le cadre de pratiques agroécologiques, telles que les systèmes agroforestiers, les cultures associées ou l'agriculture de conservation. Je suis actuellement rédacteur invité pour un numéro spécial de la revue Plant & Soil « Agroforestry : a belowground perspective", et un autre dans la revue Agriculture, Ecosystems and Environment "Climate change mitigation and adaptation in agriculture" : Can agroforestry be part of the solution ? »
Que signifie pour vous la séquestration du carbone dans les sols ?
Pour les petits exploitants agricoles d'Afrique subsaharienne, l'amélioration des stocks de carbone organique du sol peut accroître l'efficacité de l'utilisation de l'eau et des nutriments, en particulier sur les sols sableux, et potentiellement aussi augmenter la productivité des cultures. C'est essentiel car les agriculteurs ont un accès très limité aux apports en nutriments et le régime des pluies devient de plus en plus irrégulier en raison du changement climatique. La séquestration du carbone peut être considérée par les petits agriculteurs comme un moyen de s'adapter au changement climatique et de maintenir leur production. Dans les pays développés comme en France, le piégeage du carbone est plutôt considéré comme une pratique d'atténuation, potentiellement récompensée par la politique agricole commune de l'UE ou par différents labels de certification. Les objectifs et les attentes liés au piégeage du carbone organique du sol sont donc très spécifiques au contexte et nécessitent une compréhension complète des obstacles et des leviers pour en libérer le potentiel.
Quels sont vos objectifs dans le cadre du projet ? Qu'allez-vous faire ?
Dans ce projet, je suis chargé de coordonner toutes les activités de recherche au Zimbabwe. Je coordonne également le WP1 "Processus sol-plante dans les parcelles cultivées ». Je supervise également plusieurs étudiants en doctorat et en master sur le site d'étude zimbabwéen, travaillant à la fois sur des essais en station et en système de production agricole. Plus précisément, nous travaillons sur des expériences à long terme sur l'agriculture de conservation afin d'étudier les changements dans les stocks de carbone organique du sol et les émissions de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone et oxyde nitreux). Nous utiliserons ce site pour tester la performance du modèle sol-plante STICS afin de prédire la dynamique à long terme du carbone organique du sol dans un contexte tropical. Nous cartographierons également les stocks de carbone organique du sol au niveau des exploitations agricoles et des villages, et les relierons à l'utilisation des terres, aux typologies d'exploitations agricoles et aux activités (site de Murewha).
Kefasi Nyikahadzoi
Centre for Applied Social Sciences
University of Zimbabwe
knyika[@]gmail.com
SSciences sociales et changement climatique
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre cursus ?
Je suis chercheur en sciences sociales au Centre des sciences sociales appliquées de l'Université du Zimbabwe. Je suis titulaire d'une maîtrise de philosophie et d'un doctorat en sciences sociales appliquées. Je suis spécialiste du suivi et de l'évaluation et j'ai de nombreuses années d'expérience sur le développement des systèmes de petites exploitations agricoles du Zimbabwe, du Malawi et du Mozambique. Mes intérêts de recherche portent sur l'atténuation du changement climatique et l'adaptation à celui-ci.
Que signifie pour vous la séquestration du carbone dans les sols ?
Le taux élevé d'insécurité alimentaire chez les petits exploitants agricoles en Afrique subsaharienne est exacerbé par la dégradation des sols et de l'eau et par de mauvaises pratiques de gestion des sols. La dégradation des forêts et les systèmes agricoles non durables sont quelques-uns des facteurs à l'origine de la dégradation des sols et de l'eau. Nous pensons que tous les agro-écosystèmes bien gérés augmentent les chances de piégeage du carbone, ce qui à son tour augmente la teneur en carbone du sol, améliore la fertilité du sol, améliore et maintient la structure du sol, améliore la capacité de rétention d'eau/la rétention d'eau du sol, favorise la santé des communautés microbiennes du sol, agit contre la désertification, rend le sol résistant à l'érosion éolienne et hydrique ainsi que cela permet d’atténuer le changement climatique.
Quels sont vos objectifs dans le cadre du projet ? Qu'allez-vous faire ?
Dans le cadre du projet Dynamique de la séquestration du carbone dans le sol dans les systèmes agricoles tropicaux et tempérés, je suis co-coordinateur du WP3 Niveau village / territoire : leviers socio-économiques, politiques et environnementaux pour la séquestration à long terme du carbone dans le sol. Je supervise également un étudiant en doctorat qui travaille sur le contexte social, institutionnel et économique susceptible de favoriser les flux et la séquestration du carbone, ainsi qu'un étudiant en master qui travaille sur le WP4 "Co-conception et évaluation des meilleures pratiques agricoles pour la séquestration du carbone dans le sol".
Lydie Lardy
UMR ECO&SOLS - LMI IESOL
IRD
lydie.lardy[@]ird.fr
Ecologie des sols et changement climatique
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre cursus ?
Je suis Directrice de Recherche en Ecologie des sols à l’IRD, Institut de Recherche pour le Développement, basée à Dakar au Sénégal où je dirige le Laboratoire Mixte International IESOL. Pédologue de formation, je suis titulaire d’un doctorat (UPMC, 1997) et d’une HDR (Univ. Bourgogne, 2016) dans le domaine des Sciences du Sol. Mes activités de recherche portent sur les cycles du carbone (C) et des éléments nutritifs (N & P) dans les sols agricoles tropicaux, en lien avec l’activité des organismes du sol et leur implication dans la dynamique de la matière organique. L’objectif est d’identifier les meilleurs compromis entre renforcement de la productivité de l’agrosystème, moindre vulnérabilité face aux changements globaux et atténuation des émissions de gaz à effet de serre. Je suis co-auteur d’une cinquantaine de publications scientifiques indexées.
Que signifie pour vous la séquestration du carbone dans les sols ?
Une option judicieuse pour aider les petits exploitants à améliorer leurs pratiques culturales, à innover, pour de multiples avantages : améliorer durablement la fertilité des sols et contribuer ainsi à la sécurité alimentaire, lutter contre le changement climatique et ses effets, contribuer au maintien de la biodiversité et préserver les ressources naturelles.
Quels sont vos objectifs dans le cadre du projet ? Qu'allez-vous faire ?
Je suis en charge de coordonner les activités du projet sur le site du Sénégal. Je suis impliquée dans les travaux menés à l’échelle de la parcelle sur les processus à l’interface sol-plante dans la composante 1, spécialement les taches 1.2 & 1.4., notamment aux travers de l’encadrement d’une thèse. Une approche par spectroscopie infra-rouge est développée pour permettre d’estimer les teneurs en carbone du sol, et d’appuyer la cartographie des stocks dans les parcellaires agricoles. La dynamique et la stabilité des différents compartiments du carbone du sol est également appréhendée (analyse Rock-Eval) dans les différents systèmes cultivés.
Regis Chikowo
University of Zimbabwe
Professor
Michigan State University
Crop productivity and soil health
Assistant Professor
regischikowo[@]yahoo.co.uk
Productivité des cultures et séquestration du carbone dans les sols
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre cursus ?
Professeur d'agronomie à l'Université du Zimbabwe et professeur adjoint à l'Université d'État du Michigan, département des Sciences des Sols, Plantes et Microbes, j'ai suivi une formation en sciences du sol à l'Université du Zimbabwe et à l'Université de Wageningen. Mes intérêts concernent le développement de technologies agro-écologiques dans les petites exploitations agricoles en Afrique.
Que signifie pour vous la séquestration du carbone dans les sols ?
La vie dans les sols africains tropicaux est menacée car la dégradation appauvrit la matière organique du sol (MOS). La restauration de la vie dans les sols doit commencer par des pratiques qui piègent le carbone à la fois sur les terres cultivées et dans l'environnement naturel. Il est maintenant temps d'agir pour empêcher que de vastes terres agricoles ne se trouvent pas dans une situation où l'application d'engrais inorganiques deviendra inefficace, du fait de teneurs en MOS en dessous des seuils de réaction aux ajouts de nutriments.
Quels sont vos objectifs dans le cadre du projet ? Qu'allez-vous faire ?
Je supervise des étudiants de troisième cycle pour collecter des données appropriées qui évaluent les meilleures pratiques pour maintenir les sols en bonne santé, et donc la productivité des cultures.
Douadia Bougherara
Raphaële Preget
Center for Environmental Economics - Montpellier (CEE-M). INRAE
Economists
douadia.bougherara[@]inra.fr
raphaele.preget[@]inra.fr
Economie et séquestration du carbone dans les sols
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre cursus ?
Nous somme toutes les deux économistes chargées de recherche à INRAE au CEE-M (Center for Environmental Economics - Montpellier). Nous travaillons en économie de l'environnement et sur le thème de l'agriculture avec une approche d'économie comportementale et expérimentale. Nous nous intéressons notamment, au design de politiques publiques qui incitent les agriculteurs à adopter des pratiques plus respectueuses de l'environnement. Par exemple, pour mieux connaitre les préférences des agriculteurs vis-à-vis de différentes caractéristiques de contrats agro-environnementaux, nous menons des enquêtes dites d'expérimentation des choix (préférences déclarées) auprès de centaines d'agriculteurs. L'analyse des réponses avec des traitements statistiques et économétriques nous permet ensuite d'estimer le consentement à recevoir ou à payer pour les différentes caractéristiques étudiées. Nous utilisons aussi l'économie expérimentale, aussi bien en laboratoire avec des étudiants que sur le terrain avec des agriculteurs, pour tester la performance de différentes mesures incitatives innovantes.
Que signifie pour vous la séquestration du carbone dans les sols ?
La séquestration du carbone dans les sols est un nouveau thème d'application pour nous. En effet, jusqu'à présent nous avons surtout travaillé sur l'enjeu de la qualité de l'eau avec notamment la réduction de l'usage des pesticides à travers différents projets de recherche (AVERSIONRISK 2010-2013, Coud'pouce 2012-2015, PollDiff Captages 2018-2021). L'enjeu du carbone est très stimulant, car il implique de bien comprendre les caractéristiques liées à ce service de séquestration et de stockage et nécessite de prendre en compte de nouvelles dimensions dans nos analyses, comme la notion d'additionalité, de saturation, de permanence ou encore de leakage et de co-bénéfices. Nous considérons le stockage du carbone comme un bien public pour préserver le climat. Par conséquent, sa production nécessite d'être encouragée par des politiques publiques appropriées aux spécificités de cet enjeu. Il s'agit donc pour nous de trouver des incitations (monétaires ou non) susceptibles d'encourager les agriculteurs à changer de pratiques pour séquestrer davantage de carbone.
Quels sont vos objectifs dans le cadre du projet ? Qu'allez-vous faire ?
Nos objectifs dans DSCATT s'inscrivent dans le WP3 sur le terrain français. Dans un premier temps, nous cherchons à mieux connaitre le contexte institutionnel et politiques international, européen et français dans lequel s'inscrit cette volonté de séquestrer davantage de carbone dans les sols agricoles. Ensuite nous tenterons de proposer des instruments de politiques innovants susceptibles d'inciter les agriculteurs à changer leurs pratiques agricoles pour des pratiques plus séquestrantes. Pour cela, en collaboration avec Agroof, nous prévoyons de faire une enquête auprès d'agriculteurs afin de mieux connaitre leurs perceptions de cet enjeu et de tester certaines propositions de mesures innovantes pour encourager leurs efforts à stoker du carbone.
Fabien Liagre
AGROOF
Agro-economiste
liagre[@]agroof.net
Le développement de l'agroforesterie et ses bénéfices en terme de séquestration du carbone dans les sol
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre cursus ?
Après avoir travaillé quelques temps dans la recherche en France et sous les Tropiques, j'ai créé Agroof en 1996, d'abord en Espagne puis en France en 2000. L'idée initiale était de faire le lien entre la recherche et le terrain, notamment via le constat que je faisais que si on voulait développer ou défendre les pratiques agroforestières en France, il fallait resserrer les liens entre les acteurs (recherche, agriculteurs, techniciens, collectivités). Le travail d'Agroof a donc été d'étudier les pratiques traditionnelles, de coordonner des projets de recherche développement pluri-acteurs, orientés selon les attentes du terrain, et d'accompagner les premiers projets en région, via de l'accompagnement technique et de la formation. Ce travail devait aussi passer par un investissement obligatoire dans l'appui aux réglementations pour mieux faire reconnaitre l'agroforesterie. Pour cela, nous avons notamment cofondé la création de l'association française Arbre Champêtre et Agroforesteries, aujourd'hui partenaire du ministère pour la réflexion à mener autour de l'évolution de la PAC, et sommes administrateur de l'Association BASE portant sur les techniques d'agriculture de conservation.
Que signifie pour vous la séquestration du carbone dans les sols ?
Pour moi, quand on discute avec les agriculteurs, l'objectif principal concerne la restauration des sols. Parmi les premières motivations des candidats à l'agroforesterie figure notamment l'impact des arbres sur la fertilité, l'érosion, le fonctionnement biologique. En 2006, nous avons réalisé les premières analyses de matière organique dans des parcelles agroforestières âgées. Les résultats étaient surprenants et nous ont amené à aller plus loin, notamment via le projet Agripsol, financé par l'ADEME. Au delà de la question du bilan carbone, nous raisonnons donc avant tout en terme de système agricole. Et notamment comment les arbres vont nous permettre à terme de mieux raisonner la fertilité des parcelles. Nous sommes régulièrement sollicités pour les questions de "prime" carbone potentielle. Si le sujet est important, nous restons particulièrement attentifs aux dérives commerciales et donc agronomiques que cela peut engendrer. Si bonus carbone il peut y avoir, financé par des aides publiques (par ex dans le cadre des PSE de la prochaine PAC) ou privées (avec les entreprises souhaitant compenser leurs émissions carbone), nous considérons qu'il doit rester un bonus par rapport à une pratique agroécologique et non devenir une fin en soi.
Quels sont vos objectifs dans le cadre du projet ? Qu'allez-vous faire ?
Pour nous, ce qui va être important, c'est justement de mieux cerner les méthodologies à utiliser pour quantifier les bilans et les effets Carbone, et prendre le temps de travailler avec les réseaux d'agriculteurs pour recueillir leur avis et idées sur comment prendre en compte ces processus dans leur gestion au quotidien. En parallèle, nous souhaitons pouvoir mieux communiquer sur ces questions avec les partenaires publics et privés, et proposer également des formations que l'on souhaite "dépassionnées", plus "objectives" à destination des futurs agriculteurs et techniciens impliqués dans ces filières.
Dominique Masse
IRD / ECO&SOLS
Soil Science and AgroEcology
dominique.masse[@]ird.fr
Pouvez-vous vous présenter ? votre parcours ?
Je suis chercheur à l'IRD et membre de l'Unité de recherche "Ecologie Fonctionnelle et biogéochimie des sols et des agroécosystèmes" ECO&SOLS. Mes questions de recherche se situent à l'interface de la science du sol, de l'écologie et de l'agronomie. Je m'intéresse plus particulièrement aux matières organiques des sols et leur rôle dans la production agricole, la santé des sols et la séquestration du carbone dans les sols. J'ai travaillé et je poursuis mes travaux en partenariat avec les universités et institutions de recherche en Afrique de l'Ouest (Sénégal, Burkina Faso) et à Madagascar. Au delà des agrosystèmes sur les sols de savanes sub-sahariennes, j'aborde également les questions autour de la gestion durable des sols dans les agricultures péri-urbaines et les agricultures de plantation, notamment en Côte d'Ivoire où je suis positionné actuellement.
Quels sont vos objectifs dans le cadre du projet ? Qu'allez-vous faire ?
J'anime le projet DSCATT au côté d'Abigail Fallot. Mon rôle est d'assurer le bon fonctionnement du projet pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés avec nos partenaires financiers que sont la Fondation Agropolis et Total Fundation. L'un des enjeux auquel je suis attaché est d' aborder la question de la séquestration du carbone dans les sols dans sa complexité en favorisant les approches mutliacteur et multidisciplinaire. J'assure également l'animation des actions de communication et de diffusion des connaissances acquises par le projet ainsi que les relations avec les partenaires institutionnels.